Derniers jours d'Automne

Les longues journées ensoleillées se sont peu à peu effacées.

La lumière froide a succédé. S’en est allée celle chaude et dorée du dernier jour d’été.

Les plaines et forêts, les prés et collines, les parcs et jardins sont couverts d’un parfait dégradé.

 Après la brume, triomphent le rouge, l’orange et le marron.  

Dans la cité granite un peu vieillie, majestueuse, l’architecture retient mon attention.

Les murs gris foncé sentent la pierre mouillée.

Des roues effrontées glissent sur les flaques de la chaussée, elles éclaboussent les passants embarrassés

 Sur les vitrines humides, leurs corps mués et emmitouflés, se pressent, ils ont le visage fermé.

Je sens en moi, une pulsion affamée et créative qui dévore ce nouveau décor,

 Pénètrent en moi les odeurs, bruits, formes et couleurs, pourtant, en constante récidive.

Sur le rond-point, la terrasse d’un café, je tire une chaise pas trop mouillée, et je m’assoie pour savourer

Grince un carrousel aux couleurs surannées et je regarde la ville s’animer

Temporairement rassasié, mon esprit se dirige vers l’atelier. Mes mains fraîchement posées sur la terre prête à coopérer, je crée du nouveaux aux saveurs de l’automne.

Dans la congruence de leurs mouvements, l’argile et l’automne font alliance. Les règles changent. L’argile humide et molle devient moins docile. Elle nous impose son nouveau rythme, il nous faut être patient, le processus change.

Pas de précipitation, je me dis qu’elle nous demande de nous aligner. Il faut la respecter et être sage pour ne pas la voir fissurer.

Et si l’envie de se cabrer se présente, c’est après le feu que la revanche se peut.

Car si déformation se veut, l’argile, quelque peu contrariée, nous dira combien nous l’avons malmenée

Il est temps de rentrer, soulagée d’avoir manipuler, triturer, lisser, je pose et couvre l’objet que j’ai créé et je quitte mon atelier, l’esprit apaisé.

Je m’arrête au marché, dans mon panier, fruits du châtaignier, cèpes, noix, et cucurbita se disputent le meilleur plat.

 Bien cuisiné, il est l’heure de dresser. Sur une nappe carreaux, je pose çà et là

Ma céramique, qui dans son art particulier, signe ma table d’un style bien inspiré.

J’aime l ’Automne. C’est une ambiance, une atmosphère, une nouvelle scène

 L’Automne compte ses jours. Il va se retirer, le froid, les flocons et le blanc vont bientôt arriver...

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Poca

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